Voyage à Pons

Voyage à PONS (Charente Maritime) par Marylène

C’est sous un ciel couvert le samedi 31 mai que nous prenons la direction de Pons en Charente Maritime.
A l’arrivés nous sommes accueillis par notre guide. Elle nous a réunis le long des remparts et en face du Donjon (très venté… nous ressortons les coupe-vent) et nous a raconté l’histoire de cette charmante cité médiévale. En voici les faits les plus marquants :
La ville de Pons est assise sur un promontoire rocheux qui domine la vallée de la Seugne. Dès le néolithique, les hommes vont occuper le site puis les Gaulois y établissent un oppidum (un des plus grands de l’Ouest français) avant l’arrivée de l’occupant romain qui y restera trois siècles. De cette époque, Pons garde l’origine de son nom : pour traverser la vallée marécageuse, les Romains utilisaient un système de ponts sur pilotis, les « pontes », terme qui finit par désigner le nom même du bourg. Et si Ponts s’écrit désormais Pons, ses habitants n’en sont pas moins restés les Pontois. Donc attention à la prononciation on dit Pons sans prononcer le « s ».
Dès le Xème siècle, Pons possède son château fort. Poste frontière stratégique entre l’Aquitaine et le royaume de France. Pendant la guerre de Cent ans Pons sauvegardera son patrimoine en passant opportunément de l’un à l’autre camp.
C’est à la fin du XIVème siècle, avec Renaud VI que la sirerie atteint son apogée suite à d’importantes extensions territoriales. De cette époque date cet adage, illustrant toute la puissance des Sires de Pons : « Si roy de France ne puys, Sire de Pons voudrais être ».
En juin 1453 la Guerre de Cent Ans cesse à la suite de la célèbre victoire de Castillon-la-Bataille, la Saintonge est libérée du joug anglais mais son économie est exsangue, elle devient « un gros bourg féodal avec ses faubourgs ». Le site fortifié de la ville sera rasé en 1622 sur ordre du roi, seul le donjon subsistera.
La petite cité connait ensuite un essor urbain remarquable dû au développement de ses industries. Ses mégisseries et tanneries (nous apprenons l’origine de l’expression « il faut laisser du temps au tan ») qui se sont établies le long de la Seugne, perpétuent une longue tradition qui remonte au Moyen Âge. À ces activités traditionnelles s’ajoutent deux filatures de laines et de draps. Des carrières fournissent des pierres de construction dont la renommée locale est solidement établie.
Suite à ces explications, nous partons pour la visite et traversons les jardins (crées sur la basse cour à grand renfort de remblais) en prenant l’escalier monumental pour nous retrouver en contrebas du château. Nous nous arrêtons ensuite en bord de Seugne sous une voute d’arbres, lieu prisé par les pêcheurs, les tanneurs et les lavandières. Puis nous déambulons dans les ruelles et la partie médiévale.
De retour au donjon, les plus courageux grimpent les 136 marches pour admirer la vue.
Après un fort bon repas au restaurant l’Atelier, nous retrouvons notre guide pour la visite de L’Hôpital des Pèlerins et son jardin de plantes médicinales.
Bâti au cours des 12e et 13e siècles, cet ensemble hospitalier est inscrit au Patrimoine Mondial par l’UNESCO depuis 1998 au titre des chemins de St-Jacques-de-Compostelle. Dans une vaste salle et sous le beau porche roman, pauvres, malades, orphelins, voyageurs et pèlerins désargentés y trouvaient refuge et protection.
Un jardin, d’inspiration médiévale, serti dans l’écrin des murs du 13e siècle est à l’abri des regards extérieurs comme il l’était autrefois des voleurs. Parmi 130 espèces, on découvre alors, dans le carré des fièvres : le bouillon blanc ou l’angélique ; dans le carré des vulnéraires : le plantain ou le millepertuis, dans le carré des humeurs : la mauve ou l’iris et dans le carré des femmes : la bardane ou le calendula.
Le soleil s’est levé, nous profitons des jardins avant de prendre le chemin du retour après une journée bien agréable.

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